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11/09/2014

Justice et christianisme : Saint-Etienne contredit Paris

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La relaxe du P. Riffard à Saint-Etienne compense-t-elle la relaxe des Femen à Paris (avec condamnation des salariés de Notre-Dame) ?


 

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La justice épargne le P. Gérard Riffard (photo ci-dessus). Ce curé en retraite ayant hébergé des Africains dans une salle non conforme aux règlements, le parquet stéphanois voulait lui infliger 12 000 euros d'amende : énormité qui révoltait le diocèse (évêque en tête)*. Mais le tribunal n'a pas suivi le parquet. Hier, le juge Henry Helfre a relaxé le prêtre : « Il est paradoxal que l'Etat poursuive aujourd'hui le P. Riffard pour avoir fait ce que [l'Etat] aurait dû faire lui-même », observe le juge, rappelant l'arrêt de 2012 par lequel le Conseil d'Etat qualifie de « liberté fondamentale » le droit à l'hébergement d'urgence. Evêque de Saint-Etienne, Mgr Lebrun se réjouit de la décision du juge Helfre : « cette décision de justice reconnaît que l'état de nécessité prime sur les autres normes », souligne-t-il ; c'est ce que dit la doctrine sociale de l'Eglise**, qui contredit l'idéologie libérale dans ce domaine comme dans les autres.

 

À l'heure où le juge de Saint-Etienne relaxait un vieil ami des pauvres, un juge parisien relaxait les "petites soeurs des riches" qui avaient attaqué Notre-Dame de Paris en février 2013. L'absurde commando Femen, dont on ne sait de quoi il vit (ni à quoi il sert), est ainsi encouragé à récidiver ses délires contre une Eglise française qu'il ne connaît pas. Et pour que le message soit bien compris des foules, le tribunal de Paris a condamné... trois gardiens salariés de la cathédrale, qui avaient fait leur métier en tentant d'expulser les provocatrices.

 

La justice se contredit-elle à Paris et à Saint-Etienne ? Oui et non. Le tribunal de Saint-Etienne constate ce qu'est l'Eglise catholique (une mise en oeuvre de l'Evangile jusqu'à braver des réglements en cas d'urgence), alors que le tribunal de Paris veut tout ignorer (jusqu'aux normes d'utilisation des lieux de culte selon la loi de 1905) ; cela pour condamner les malheureux gardiens – écrasons l'infâme – et relaxer les Femen. Notons aussi que le délire Femen est une hystérisation du confusionnisme et du déni de réalité caractérisant l'idéologie néoibérale ; en fait de rebelles, les Femen sont les intermittentes d'un certain spectacle  – au service de qui les nourrit.

 

Il y a contradiction aussi du côté du parquet : à Saint-Etienne et à Paris il fait appel, mais ces deux appels veulent dire deux choses contraires. Le parquet stéphanois ne partage pas la joie de Mgr Lebrun : il fait appel de la relaxe du P. Giffard, pour que le prêtre sache ce qu'il en coûte d'être l'ami des sans-dents. Le parquet parisien, quant à lui, fait appel de la relaxe des Femen et de l'incroyable condamnation des gardiens. Honneur à son courage ! Il risque le pilori du Mur-des-cons et la vengeance de l'Olympe. Imaginons les cauchemars du procureur ! Le pauvre homme aura des nuits terribles. Il va se rêver (photo ci-dessous)poursuivi par les Erynnies brandissant fouets et torches : Mégère-Fourest, Alecto-Preciado, Tisiphone-Despentes, "les femmes ailées aux regards menaçants, avec des serpents enroulés dans la chevelure". Les textes grecs lui indiquent la seule protection connue contre ces déesses : il faut sacrifier "une brebis pleine et une libation de miel et d'eau" ; mais il n'est pas sûr que ça marche encore.   

 

christianisme

 

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* Notre note du 11/06 : << Contre le père Gérard Riffard, curé du quartier de Montreynaud à Saint-Etienne, le parquet de cette ville requiert une amende de près de 12 000 euros. Motif : président d'une association d'aide aux SDF, le père Riffard a autorisé une quarantaine d'Africains sans logis à dormir dans la salle paroissiale d'une église de la ville... Le prêtre fait observer que ces SDF étaient trop nombreux pour dormir dans son logement comme naguère ; le parquet lui rétorque que la salle n'était pas conforme aux normes de sécurité municipales. Réponse du prêtre : 1. la sécurité des dormeurs est encore moins assurée dans la rue ; 2. le parquet devrait se souvenir que la loi oblige l'Etat à loger les demandeurs d'asile, et qu'une obligation législative a plus de poids (en principe) qu'un arrêté municipal. Le prêtre « n'ayant fait que remédier au non-respect de la loi qui garantit l’hébergement d’urgence », son avocate demande la relaxe... Mgr Lebrun, évêque de Saint-Etienne, soutient le père Riffard. Mais le président du tribunal d'instance donne le ton : selon lui, laisser dormir quarante malheureux dans une salle paroissiale serait « un appel d’air en faveur du puits sans fond qu’est l'immigration clandestine ». (Que celui qui sait provoquer un appel d'air en faveur d'un puits nous écrive). Jugement le 10 septembre. >>

 

** Combien de "sites catholiques" français (à part Aleteia) vont-ils afficher la même joie chrétienne que Mgr Lebrun ? Faites le compte et dites-le moi, ça va être intéressant.

 

 

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Commentaires

CHAMPIGNAC

> "un appel d’air en faveur du puits sans fond qu’est l'immigration clandestine ». (Que celui qui sait provoquer un appel d'air en faveur d'un puits nous écrive)."
Je pense que l'on peut trouver ce type de références dans les discours du Maire de Champignac.
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Écrit par : beaux / | 11/09/2014

> Fabuleux, ce président de tribunal d'instance.
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Écrit par : JG / | 11/09/2014

PREUVES

> Il paraît "qu'on n'a pas la preuve que ce soit l'action des Femen (frapper avec un madrier) qui a dégradé la cloche". A-t-on la preuve que ce soit l'action du service d'ordre qui a "brutalisé" les femen ?
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Écrit par : Barbara / | 11/09/2014

LES DEUX MÂCHOIRES DU LIBÉRALISME

> Ce n'est pas un puits sans fond mais un puits sans fonts et c'est bien là que le bât blesse ...

L'immigration autrefois conjoncturelle est devenue structurelle. Elle est la conséquence logique du monstre aux 2 mâchoires qu'est le libéralisme avec sa mâchoire de gauche et sa mâchoire de droite ...

Célébrer à-droite-ment la main d'oeuvre bon marché (ne venant pas forcément de Bakou) et s'étonner de la violence de certaines cités, revient à célébrer les carnavals tropicaux tout en s'offusquant de l'existence d'un lumpen prolétariat immigré ...

La mondialisation humaine raciste est cela : import de main d'oeuvre et rangement de l'Homme en boîte à sardines. Ne nous étonnons pas de la violence : promiscuité, différence, bruits, laideurs et pauvreté ont toujours engendré la jungle urbaine. Nous allons donc vers des sociétés de plus en plus raciste dont la cause est à chercher parmi les paramètres de la vie en ville, bien plus que sur des questions de seules pauvreté ou de cultures ...
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Écrit par : spooner / | 11/09/2014

LA QUESTION DE FOND

> Deux questions de fond sont posées brutalement par l'attitude des juges :
- les Femen sont visiblement au dessus des lois. Pourquoi ? Parce que leur mécène impressionne ?
- les juges sont visiblement décidés à bafouer la loi de 1905 en fragilisant l'usage cultuel des églises. Pourquoi ? Parce que la christophobie devient "l'une des nouvelles valeurs de la République", comme M. Peillon ne nous l'avait pas envoyé dire ?

On attend les réponses officielles.
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Écrit par : PP / | 11/09/2014

A PP

> A propos de leur mécène,j'ai entendu dire qu'il s'agissait de Georges Soros, libertarien plus que convaincu. Savez-vous si cette information a été confirmée svp ?

GT

[ PP à GT - Le mécène est évidemment un homme du système financier. Le nom de Soros a été avancé l'an dernier, parce que Mme Chevchenko venait d'Ukraine (on se souvient du rôle de S. dans la "révolution orange"). Mais ça n'expliquerait pas que Mme Ch. ait été accueillie et installée à Paris plutôt qu'ailleurs... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Gilles Texier / | 11/09/2014

UNE TACHE

> Le juge a pris en considération que les Femen n'avaient pas l'intention d'abimer les cloches puisqu'elles y avaient mis de la feutrine et que la preuve de cause à effet des coup portés et de la dégradation n'était pas prouvée.
Question : au bout de combien de coups la feutrine couvrant les madriers est dégradée ? Je pense que cette "protection" est très virtuelle (le but étant de faire du bruit, il ne pouvait y avoir moult épaisseurs de feutrine, cela eut été contraire au but recherché).
Après le juge peut aussi se poser la question de savoir quel autre acte aurait pu endommager les feuilles d'or couvrant certaines parties des cloches.

Le préjudice moral n'a pas été retenu. Cela est beaucoup plus grave. Le juge considère-t-il que n'importe qui peut "insulter" en geste, paroles et actes, un groupe religieux au sein même de son espace cultuel ; fût-il public cela n'en reste pas moins un espace à vocation particulière. Le respect de cette particularité là ne serait donc pas défendable au yeux de ce juge.

Le service d'ordre de la cathédrale, avait-il le droit de s'opposer à cette manifestation ? les "manifestantes", quasi nues, n'offrent donc pas de prises pour les attraper sans quelque force, et elles étaient plus nombreuses que les membres dudit service. Pour ceux-ci, point d'intention de non-violence retenue, ils sont condamnés, certes avec sursis, mais condamnés.
C'est dire que d'une certaine façon ce juge considère qu'ils n'avaient pas le droit d'intervenir !
Tant qu'on y est, autant aller aussi condamner le groupe paroissial qui a payé pour avoir un service d'ordre auprès de ces cloches.

Encore une fois ce juge peut-il croire que ce genre de jugement puisse ne pas irriter bon nombre de personnes et donc par là même en encourager à déconsidérer la justice ?
Tout acte de justice renvoie un écho. Ce juge s'est-il posé la question de l'écho que le sien allait soulever ?
Appel a été fait. Quoiqu'il en soit, je fais partie de ceux qui pensent qu'une tache sur la justice vient d'être faite, et elle ne s'en ira pas aussi vite qu'elle est arrivée.
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Écrit par : franz / | 11/09/2014

VOMIR

> On n'a pas le droit d'aller contre la chose jugée, mais on a encore le droit d'aller vomir...

Je pense que les braves gardiens de la cathédrale n'ont toujours pas compris en quoi ils ont mérité un tel châtiment alors que les harpies dépoitraillées repartaient relaxées.
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 12/09/2014

QUESTION

> Il y contradiction profonde dans le jugement rendu :
Pour la cloche abimée, le jugement s'appuie sur le fait que la preuve du lien de cause à effet n'est pas prouvé.
Je pose la question : par qui et comment le lien de cause à effet entre la dent cassée de la femen et son interpellation par les gardiens est prouvée ?
Il est de notoriété publique que celles-ci reçoivent un entraînement quasi guerrier. Sa dent cassée n'aurait-elle pas plutôt été abîmée lors de ces entrainements et cette personne n'aurait-elle pas été choisie dans le "stock'" de femen pour cette particularité dans le dessin de porter plainte sur ce fait qui serait alors inventé ?

Je ne vois pas comment la preuve ne peut être apportée là-dessus, d'où ma question : par qui et comment cette preuve a-t-elle été portée ?
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Écrit par : franz / | 13/09/2014

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